La valeur d'un contrat, ou comment ''en Chine, tout est possible''

Autant dire les choses franchement: valeur = nulle. Enfin non, pas nulle. Disons que la force d'application d'un contrat chinois est assez... floue, changeante, soumise au bon vouloir des parties impliquées... Une pratique pour le moins incompréhensible pour les Occidentaux que nous sommes, habitués à la toute puissance de la loi et de l'engagement que représente une signature en bas d'un bout de papier. 

C'est un sujet bien connu des hommes d'affaires occidentaux qui se risquent sur les marchés chinois, et cela pose problème à de nombreuses entreprises étrangères qui apprennent bien souvent la leçon à leurs dépens. En Chine, malgré des progrès au fil des ans, le contrat est plus considéré comme un document matérialisant les avantages que deux parties trouvent dans une collaboration à un instant T; MAIS si à un moment X, l'une des deux parties n'y trouve plus son compte, elle n'aura pas vraiment de scrupule à dire ''Oh bah non, je romps le contrat, je me désengage pouf comme ça d'un coup, ça ne m'intéresse plus'. 

EXEMPLE TRES CONCRET: ma c**** de propriétaire qui a fait savoir à mon école hier matin que nous devions avoir vidé l'appartement d'ici samedi, trois semaines avant la date d'expiration du contrat de location. Et que depuis, elle est évidemment injoignable. Voilà, comme ça, parce que Madame en a décidé autrement, et que le locataire qu'elle a dû trouver pour prendre la suite a dû accepter un loyer plus élevé mais qu'il voulait emménager immédiatement. Alors bien sûr elle n'hésite pas longtemps, la cocotte, elle est maline, elle est Chinoise, dès qu'il s'agit d'argent, les scrupules s'envolent bien vite. Oui, les Chinois sont cupides. 

Et nous trois, de notre côté, on imagine un coup d'état pour tenter de se venger de cette proprio peu regardante. Le problème n'est pas de se reloger: l'école s'en charge pour nous puisqu'on sous-loue. Le problème, c'est que je suis à 5 jours de mon examen de chinois, et que franchement, j'ai vraiment complètement autre chose à faire que de faire mes valises, de déménager et d'aller m'installer ailleurs pour deux malheureuses semaines.

                                                

                   Adieu ma chambre donc, témoin de mes aventures pékinoises. C'est le début de la fin.