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Camille en Chine!
14 avril 2012

清明节 Qingming jie, la fête des morts

Il y a 15 jours, le 4 avril, on fêtait Qingming jie, l'équivalent de notre Toussaint. Aussi appelée ''Journée nationale du nettoyage des tombes'', c'est le jour où les Chinois se rendent sur les tombes de leurs proches et ancêtres pour honorer leur mémoire. Dans les campagnes, les rites et cérémonies de commémoration sont encore très présents. 

 Pour l'occasion, trois jours de congés sont accordés, dont les Chinois profitent pour retourner chez eux. Ils vont entretenir les tombes de leur proches, y laissent éventuellement quelques offrandes (fruits frais, gâteaux, encens, fleurs ou un objet plaisant au défunt) puis c'est l'occasion de festoyer en famille et de profiter du retour des beaux jours devant le pas de sa porte avec ses voisins (à la campagne) ou dans les parcs (dans les grandes agglomérations comme Pékin). 

Plusieurs coutumes à l'occasion de cette fête. Dans le nord de la Chine, les cerf-volants envahissent le ciel dans les parcs ou les grands espaces.

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Une autre coutume, dont je n'ai rien vu à Pékin, est de lâcher dans le ciel des lanternes de papier de riz illuminées de l'intérieur, dans l'espoir qu'elles atteignent le paradis et transmettent un message aux défunts. 

Enfin pour les superstitieux, la tradition est de brûler des faux billets en papier aux carrefours des rues. Scènes singulières, dont j'avais été témoin plusieurs fois depuis septembre lorsque je marchais dans les rues le soir sans vraiment savoir ce à quoi cela correspondait. Après enquête auprès de mes profs, le mystère est désormais levé. 

Des petits groupes de deux ou trois personnes accroupies par terre sur le bord du trottoir ou sur le bord de la chaussée pratiquent un rite mystérieux en silence: au carrefour de deux rues (là où les esprits sont les plus susceptibles de circuler), ils tracent un cercle dans lequel ils inscrivent le nom du mort, le lieu où il vivait et ses dates de naissance et de mort, puis y brûlent des faux billets en papier, voire des vêtements en papier, des voitures en papier, et aujourd'hui, déformation de la société de consommation oblige, on voit même parfois... des iPad en papier! Brûler ces objets a pour but d'envoyer au défunt toutes sortes de choses pour être sûr qu'il ne manquera de rien. Beaucoup de gens pratiquent donc ce rituel avant l'hiver. Dans les campagnes,  les éléments en papier sont très beau, très détaillées, très décorés, fait à la main même. Alors que dans les villes, des vendeurs à l'arrachée proposent leur fausse monnaie sur un carré de tissu posé sur le bord d'un trottoir. 

Mon regret aujourd'hui: ne pas être allée me promener dans les rues de Pékin le 4 avril au soir pour m'imprégner de l'ambiance... J'ai récupéré ces photos sur internet, même s'il m'est arrivé d'être témoin de scènes semblables.

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                                              qingmingjie

 

Un bref mot sur les enterrements en Chine. En ville, l'incinération est obligatoire. L'urne est déposée dans un cimetière, en fait des espèces d'étagères sur lesquelles s'alignent les urnes. Je crois, mais je ne suis pas sûre, que pour certaines fêtes, les familles viennent chercher l'urne puis la rapporte une fois les rituels terminés. 

En 2008, selon le Ministère des Affaires Civiles, la Chine enterrait environ 80 millions de morts chaque année. 

 

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Commentaires
C
Oui tu as raison, la Chine n'est pas le seul pays à faire ça!
H
Il me semble que la coutume de brûler des billets ou objets en papier est présente dans d'autres pays d'Asie... En tout c'est assez drôle!
Camille en Chine!
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