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Camille en Chine!
4 novembre 2011

Beijing's streets en live

Marcher dans la rue en Chine est une véritable aventure, une odyssée de tous les instants, un voyage aux milles dangers. Aujourd’hui, fermez les yeux, rejoignez-moi par l’imagination et venez avec moi jusqu'au métro.

Je sors de mon immeuble. Juste à droite de la porte, l’arrière d’une gargote. Une perpétuelle odeur de nourriture épicée et graisseuse flotte dans l’air. Sur le perron, les balais-serpillères fatigués s’égouttent par terre. Tiens, c’est encore bien pollué aujourd’hui, une bonne nappe de smog fait écran entre moi et les tours 500m plus loin, on les voit à peine. Je suis encore dans ma résidence, les rues sont étroites, courtes et il y a peu de voitures. Je suis encore relativement à l’abri. Je croise un monsieur qui promène son chien. Profond raclement de gorge, suivi d’un charmant bruit de crachat. Beuuurk. Après deux mois ici, ça me dégoute toujours autant. Je poursuis mon chemin, encore sept mois à supporter ça, t’inquiète ça passera vite. Une petite dame qui revient du marché à vélo, son chou sur le porte bagage et le caniche dans le panier à l’avant, elle tourne, un autre vélo arrive et Ohh *** c’est pas vrai, il a failli me foncer dedans celui-là, avec la voiture qui a tourné au même moment. Je passe devant le marché aux fruits et légumes. Devant une camionnette en train de décharger, sur le sol, de gros sacs sensés être opaques mais transparents contiennent un liquide noir pas très engageant, le sac bouge, ah oui, ce sont les poissons (Ici, les poissons s’achètent vivants). Je passe devant le salon de massage de la rue, un petite groupe d’hommes en blouse blanche en face de la porte en train de fumer, de bavarder et scotchés à leur portable. L’un deux m’interpelle ‘’Massajee ?’’. Il doit bien me le demander toutes les semaines, je ne sais pas s’il me reconnait ou s’il espère simplement appâter la laowai ignorante que je suis. Des vélos, des scooters, des passants (avec leur chou, leurs poireaux et leur chien bien sûr), des vélos, quelques voitures, encore des passants, un taxi, encore des vélos, me voilà hors de la résidence, dans la jungle pékinoise. Sur le bord du trottoir, des petits marchands ambulants qui vendent bonnets, écharpes, manteaux, chaussettes, portefeuilles, lapins, cochons d’Inde, … Le réparateur de vélos installé devant le passage piéton écoute sa radio, tout le monde autour en profite. La pop chinoise, c’est quelque chose. Toujours les mêmes airs, tous plus sentimentaux et niais les uns que les autres. On me dévisage. J’ai l’habitude. Le bus dans le couloir à côté arrive et pile net. Non non, pas de piéton presque écrasé, juste l’arrêt normal. Un monsieur me croise et me dit ‘’Hello !’’, je lui souris, il est très fier d’avoir dit un mot en anglais. Un long klaxon. Dans le couloir de bus, les vélos, charrettes et scooters se succèdent, mais pas que dans le sens de la marche. Un enfant de deux trois ans traîne au bord du trottoir, la mère en train de s’acheter des chaussettes ne s’en inquiète pas outre mesure. Encore un raclement de gorge, je ne veux pas savoir où ça a atterri, pas très loin de là où j’étais à l’instant en tout cas. Un couple a envahi le trottoir il y a quelques jours : ils ont empilé des centaines et des centaines de choux et de poireaux sur 2 mètres de haut et 5 mètres de longueur, la balance est presque dans le caniveau, ils ne partiront que lorsque tout sera vendu. Ca glisse au sol, les feuilles de poireaux qui pourrissent, c’est comme une peau de banane, je peux vous l’assurer. Encore des coups de klaxons. Ah, le carrefour. Il y a trois voies à traverser. Le feu est vert, risquons-nous. Pas de voiture dans l’immédiat, allons-y, première voie : checked. Arrêt au milieu de la rue, les voitures me frôlent devant, me frôlent derrière, ah ça y est, allons-y, de toute façon maintenant on est au moins vingt à traverser, les voitures vont bien être obligé de s’arrêter. Eh, bah même pas ! Ici, le code de la route est un peu différent : lorsque le feu est rouge, les voitures peuvent tout de même tourner à droite. Gare! Ce ne sont pas les piétons qui sont prioritaires mais c’est bien au piéton de laisser passer les voitures. Un vélo slalome comme il peut entre les piétons pour traverser.  Laissons passer le taxi. Ah non, encore un autre. Enfin me voilà de l’autre côté. Mission accomplie. Un monsieur me dit quelque chose. Ah oui, c’était ‘’Hello!’’Il fallait deviner ! Autre raclement de gorge. Cette fois, la cible n’est pas le sol mais la poubelle. Râté. Ca dégouline. Tu feras mieux la prochaine fois, mon gars. Une boite de conserve arrive sur le rond point. Une boite de conserve, c’est une espèce de voiture-vélo à trois roues dont l’arrière sert de charrette ou alors de taxi officieux pour un passager (J’ai testé une fois, c’était épique). Généralement en alu, pour certaines, on a l’impression que les tôles vont se détacher et que le truc va s’effondrer en plein milieu de la rue. Des écoliers en vélo tentent eux aussi de traverser le rond-point : ils sont arrêtés en plein milieu des voies et attendent quelques secondes de répit pour s’élancer. Encore un crachat. Encore des taxis. Encore des vélos. Et enfin la station de métro. Me voilà sauvée !

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